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Sur le 60e anniversaire des événements contre-révolutionnaires de 1956 en Hongrie

Ci-dessous vous trouverez des extraits de la publication de la Jeunesse communiste de Grèce (KNE) « Vérités et mensonges sur le socialisme » (Synchroni Epochi 2012) relatifs aux événements contre-révolutionnaires qui ont eu lieu en Hongrie en 1956.

 

 Les évènements contre-révolutionnaires dans les pays d’Europe orientale

 

« En automne 1956, la Hongrie annonça son retrait du Pacte de Varsovie, mais les troupes soviétiques ont envahi le pays et réprimé le soulèvement. »

« En 1968, la tentative tchécoslovaque de s'éloigner de Moscou se heurta à l'invasion du pays par les pays membres du Pacte de Varsovie. »

(Livre d'histoire de la 3e année de l'École Supérieure).

 

L'expérience historique de la construction socialiste en Union Soviétique et dans les Démocraties Populaires d'Europe a confirmé que la lutte de classe continue durant la construction socialiste, ce qui signifie qu'une contre-révolution est possible. Les tentatives de renverser le pouvoir ouvrier dans un certain nombre de pays européens (la tentative de coup d'État contre-révolutionnaire de 1953 en RDA, les contre-révolutions tentées en Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968 et en Pologne 1980-81) ne furent rien d'autre que des efforts des classes bourgeoises défaites dans ces pays de reprendre le pouvoir. Ces efforts, comme nous le verrons ci-dessous, furent fortement soutenus de multiples manières par l'impérialisme international.

 

Évidemment, un rôle catalyseur fut joué par la domination de forces opportunistes dans les organes du parti et de l'État concernant l'apparition des actions contre-révolutionnaires ci-dessus. Ces directions non seulement ont affaibli la vigilance envers l'activité de l'impérialisme et ont sous-estimé l'aiguisement de la lutte de classe mais au cours du processus ces mêmes partis devinrent des véhicules de la contre-révolution, en conduisant même à la contre-révolution des forces populaires et en soutenant les actions contre-révolutionnaires (par exemple Imre Nagy en Hongrie, Dubcek en Tchécoslovaquie).

 

Ces actions contre-révolutionnaires sont toutes présentées par la propagande impérialiste comme un soulèvement pour la « démocratie » et contre la « répression », alors que la manière de les traiter de l'Union soviétique et des autres pays socialistes est présentée comme une « invasion ».

Ce qui est écrit dans les livres scolaires est caractéristique et des références correspondantes inondent la presse bourgeoise quand nous avons les « anniversaires » de ces événements. L'interprétation qui est donnée par la propagande impérialiste aux événements est acceptée aussi par l’opportunisme.

 

Mais que s'est-il réellement produit ? Nous examinerons comment les événements contre-révolutionnaires se sont développés et ont été organisés en Hongrie et en Tchécoslovaquie.

 

Les contre-révolutionnaires ont organisé une vaste chasse à l'homme qui fut principalement dirigée contre les membres et les cadres du Parti des travailleurs hongrois. Le 30 octobre 1956, par exemple, selon l'Associated Press, 130 personnes furent arrêtées dans les bureaux du Parti et furent pendues par les pieds ou battues à mort.

 

La tentative de contre-révolution en Hongrie

 

Du 13 au 16 juin 1953, la direction des organes du Parti conduite par Mathias Rakosy, Secrétaire général du Comité central et Premier ministre, a visité l'URSS à l'invitation de la direction soviétique. Après cette visite, le bureau politique du parti a décidé d'inclure dans sa composition le cadre du Parti, Imré Nagy. Le 2 juillet, Nagy, qui soutenait le système bourgeois du multipartisme, fut désigné Premier ministre.

 

Ces développements ont aiguisé la lutte à l'intérieur du parti. En 1955, Nagy fut démis des postes du parti et de l'État et plus tard exclu du parti. En décembre 1955, fut créé le cercle « Petöfi » des écrivains anti-communistes. M. Rakosy, le Secrétaire général du Comité central du Parti des Travailleurs hongrois, à la session plénière du CC de mai 1956 caractérisait la position de Staline au sujet de l'aiguisement de la lutte de classe dans les conditions du pouvoir ouvrier comme « erronée et nocive ». Deux mois plus tard, Rakosy fut démis de ses responsabilités. Le 13 octobre 1956, Nagy fut rétabli et réintégré dans les rangs du parti. De ce qui précède, il est clair qu'une lutte intense se déroulait au sein de la direction du parti, et qu'il y avait de la confusion et des remous au sujet de la ligne révolutionnaire. Il semble aussi qu'il y avait différentes tendances de l'opportunisme au sein du parti, la plus ouverte étant menée par Nagy et la centriste par Rakosi. Le parti a non seulement montré de faiblesse en matière de traitement de la contre-révolution, mais l'émergence de l'opportunisme dans ses rangs aidait ce processus.

 

Les événements contre-révolutionnaires débutèrent le 23 octobre 1956 par l'organisation d'une large manifestation contre-révolutionnaire avec des slogans trompeurs comme « le socialisme aux couleurs hongroises », et demandant la promotion de Nagy à la direction du gouvernement.

 

Au même moment, une énorme vague de terrorisme et de crimes contre les communistes fut déclenchée, particulièrement à Budapest. La direction du parti fit face à la situation en décrétant un état d'urgence dans le pays, demandant l'aide des troupes de l'Union Soviétique et acceptant que Nagy revienne comme président du cabinet.

 

Quand Nagy revint, il ouvrit les frontières avec l'Autriche et il permit l'infiltration dans le pays de milliers de contre-révolutionnaires et d'agents, d'éléments réactionnaires et fascistes qui avaient quitté le pays. L'équipement et l'approvisionnement des contre-révolutionnaires furent apportés par voie aérienne de Vienne à Budapest, principalement par des avions américains.

 

 L'attaque contre le pouvoir ouvrier s'intensifia

 

Au matin du 25 octobre, les institutions de l'ordre public avec l'aide des forces militaires de la province qui n'avaient pas été corrompus par les contre-révolutionnaires, ont déclaré un strict couvre-feu à Budapest dans le but de faciliter la suppression des groupes armés contre-révolutionnaires. Cette mesure fut suspendue par Nagy qui avait engagé des négociations avec les contre-révolutionnaires. En même temps, il menaça de démissionner si le ministre de la Défense ordonnait d'attaquer la galerie « Korvin », où les forces contre-révolutionnaires les plus importantes étaient rassemblées.

 

En même temps, le gouvernement de Nagy promettait des armes aux gardes ouvrières révolutionnaires qui s'étaient installées dans différentes compagnies et bureaux du parti, mais il les délivrait aux contre-révolutionnaires. Nagy ne pouvait pas s'afficher ouvertement comme un ennemi du socialisme. Comme il est noté dans la publication du Service d'information de l'État hongrois : « ... Imre Nagy dans sa déclaration à la radio du 25 octobre a noté que l'intervention "des troupes soviétiques dans le combat fut demandée par les intérêts vitaux du socialisme. (...) Même Imre Nagy ne pouvait pas à ce moment se présenter  autrement qu'en ferme soutien du pouvoir populaire socialiste, comme un ami de l'Union Soviétique, comme un ennemi intransigeant des attaquants contre-révolutionnaires (...) Si Imre Nagy le 23 octobre avait pris une position ouverte contre le Pacte de Varsovie et en faveur d'une "neutralité selon le modèle autrichien" il n'y aurait eu aucune discussion sur sa nomination à la Présidence du Cabinet. »

 

 L'activité subversive de l'impérialisme

 

Les archives déclassifiées des puissances impérialistes nous permettent d'avoir une « image » de l'activité subversive que les services secrets de l'impérialisme international ont effectué de différentes manières. Indicatives de cette activité sont les directives suivantes données dans un rapport du Conseil national de Sécurité sur « la politique des États-Unis envers les "satellites" soviétiques dans l'Europe orientale» qui furent approuvées par le Président D. Eisenhower, en juillet 56 :

 

« Dans le but d'encourager l'installation de gouvernements qui ont été élus librement dans les "satellites" comme un moyen de désorganisation et non comme une fin en soi-même, vous devez être prêts en tout cas, secrètement et suivant une orientation appropriée à aider les nationalistes de toute manière afin que  l'indépendance par rapport à  la domination soviétique soit possible et sans qu'elle mette en danger la cohésion des États-Unis et du "monde libre". 

 

(Voir le rapport du Conseil national de Sécurité NSC 5608/1, « la Politique des États-Unis envers les Satellites soviétiques dans l'Europe orientale » 18 juillet 1956)

 

Le 30 octobre, les troupes soviétiques se sont retirées du pays à la requête de Nagy. Les forces contre-révolutionnaires ont repris encore plus leur offensive sauvage. « Le terrorisme contre-révolutionnaire était dominant dans les rues de Budapest, des communistes et des progressistes étaient assassinés. Des milliers de militants du Parti, des présidents des associations de paysans, des présidents de conseils, des soutiens du socialisme furent emprisonnés à travers le pays et leur massacre fut préparé. Dans l'arène politique, des capitalistes, des propriétaires terriens, des banquiers, des princes et comtes sont apparus, conduits par Mindszenty. Ils sont apparus dans le Parlement et en seulement deux jours ils ont fondé 28 partis contre-révolutionnaires ».

 

Des fascistes et des soutiens des Nazis étaient ouvertement engagés dans les événements contre-révolutionnaires. Le correspondant du journal de l'Allemagne de l'Est «Veli Aufsontag a écrit au sujet de l'un des contre-révolutionnaires : « La première chose que je vis en lui fut la médaille de la Croix de fer », tandis que le journal français France-Soir a écrit que « les éléments les plus réactionnaires et fascistes » avaient un rôle dirigeant dans les événements.

 

Les déclarations du gouvernement Nagy au sujet du retrait du Pacte de Varsovie et de la « neutralité » du pays au 1er novembre eurent un effet sur les contre-révolutionnaires d'une ampleur telle que même le correspondant de Reuters fut conduit à écrire : « Depuis hier il y a une chasse à l'homme dans les rues de Budapest », des personnes « sont pourchassées et sont massacrés comme des chiens, pendues à des réverbères et aux balcons des habitations. À travers le pays il y a des scènes qui nous rappellent le retour en Hongrie des "blancs" en 1919 ».

 

Le rôle de l'impérialisme international

 

Un officiel britannique a reconnu 40 années plus tard, sans révéler son identité, l'engagement des puissances impérialistes dans le « soulèvement hongrois » : «  En 1954, nous avions pris des agents aux frontières hongroises, que nous avions conduits dans les territoires autrichiens contrôlés par les Britanniques. Nous les avons pris dans les montagnes et nous leur avons accordé une formation militaire. ... Ensuite, après les avoir formés aux explosifs et aux armes, nous les avons ramenés … Nous les avions formés pour le soulèvement ».

 

La Pravda a aussi écrit dans un article : « Les journaux bourgeois occidentaux ont écrit avec assez de sincérité que la réaction avait préparé bien longtemps avant et avec diligence les événements hongrois, à la fois intérieurement, et de l'étranger, que depuis les débuts on pouvait voir dans chaque chose la main expérimentée des conspirateurs. Le dirigeant des espions américains, Allen Dulles a ouvertement déclaré que "nous savions" ce qui se produirait en Hongrie. »

 

Pendant toute la durée de la contre-révolution les impérialistes appelèrent les Hongrois à se « soulever ». à travers la radio « Free Europe » (« Europe Libre ») qui a été créée et dirigée par le gouvernement des États-Unis. Avec leurs émissions radiophoniques ils les appelèrent à organiser le sabotage, à fournir des aliments et des produits aux contre-révolutionnaires et de soutenir leurs actions. Ces émissions annonçaient l'envoi d'une aide militaire des États-Unis. La station de radio, selon ce que Henri Kissinger a écrit, appelait les Hongrois à « demeurer engagés à leur révolution et à n'accepter aucun compromis (...) Combattants pour la liberté, ne suspendrez pas vos fusils au mur! »

 

Les plans des États-Unis sont aussi révélés par la recommandation de J.Dulles à la rencontre du Conseil national de Sécurité du 21 octobre 1956, au sujet de la politique des États-Unis en Hongrie et en Pologne, alors que la contre-révolution était en marche : « (…) Une aide immédiate humanitaire au peuple Hongrois. (...) Si un gouvernement arrive au pouvoir pour le moins indépendant en Pologne également: a. Être préparé à fournir (...) une assistance économique et technique en quantités raisonnables, suffisamment pour donner aux Hongrois une solution alternative à la dépendance totale à Moscou (...). d. Prendre des mesures appropriées pour réorienter le commerce hongrois vers l'Ouest."

La défaite de la contre-révolution suite à l'action de la classe ouvrière hongroise et de l'Armée Rouge

 

Comme il est mentionné, les communistes conséquents, les ouvriers et les paysans ont créé des groupes de gardes révolutionnaires et ont essayé de faire face aux groupes contre-révolutionnaires. Mais seulement dans certaines parties du pays ils ont réussi à s'armer et vaincre la terreur. Finalement, le 3 novembre, un gouvernement révolutionnaire ouvrier et paysan a été créé par des dirigeants du Parti dans la ville de Szolnok et il a invité l'Union Soviétique à l'aider à briser la contre-révolution. L'URSS a répondu à la demande, en application de son devoir internationaliste, et le 4 novembre, les communistes hongrois et les dirigeants ouvriers avec l'aide de l'Armée Rouge ont prévalu sur les forces contre-révolutionnaires.

 

Traduit de l’anglais par la Rédaction du Lien